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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 19:43


  On me secoua avec insistance.
- Lilian …, murmura la voix de Jade. Il faut que tu te lèves …
- L’est quelle heure ? grognai-je.
- Sept heures … Si .. tu veux profiter du petit déjeuner …
- C’est bon, la coupai-je. Je me lève.
  Après quelques hésitations je me hissai sur mes avant-bras et procédai à une série d’entraînements. J’étais toute courbaturée et chaque mouvement se révélait affreusement douloureux. Je jetai un regard à Jade qui tentait de sortir Morgan au bois dormant de son profond sommeil puis regardai Tabatha, qui semblait encore plus endormie que mon autre camarade.

  Je cherchai mon sac de voyage, le trouvai où je l’avais laissé la veille et en sortis mes vêtements. Je me coiffai juste d’un coup de peigne et enfilai un bandeau pour retenir mes cheveux en arrière. Ce que j’étais fatiguée ! Je sursautai quand j’entendis un bruissement de tissu, il s’agissait en réalité seulement de Tabatha qui se levait.

  Nous sortîmes toutes les quatre ensembles de la tente – et toutes, me sembla-t-il, plus mortes que vivantes. Anthony m’attendait et il m’accueillit avec tellement d’entrain que ma fatigue me parut du même coup plus importante.
- Tu as bien dormi ? m’informai-je.
- Très bien ! L’air d’ici est vraiment revigorant !
- Tu trouves ? sarcasmai-je.
- Oui ! Bientôt je t’emmènerai en week-end pour camper !
  J’en frémissais – excusez-moi -, m’en réjouissais déjà.
- Tu n’as pas l’air réveillée …, constata-t-il enfin. Tu as papoté avec tes amies jusqu’à l’aube ?
  Parce qu’il m’imaginait – moi ou quelqu’un d’autre – " papoter " avec Tabatha ? Si j’en avais eu la force, j’aurai ri.
- En fait, c’est surtout parce que j’ai fait un rêve complètement fou cette nuit.
- Ah ? Qu’est-ce qui se passait ?
  Qu’est-ce qui s’était passé ? Je me rappelai surtout de la peur que j’avais éprouvé mais je ne me souvenais que de bribes d’images qui, prises comme elles venaient, ne voulaient rien dire.
- Je me rappelle pas vraiment …, finis-je par conclure.
  Ne pouvais-je pas me souvenir ou ne le voulais-je pas ? J’avais l’impression de passer à côté de quelque chose d’important.

  J’engloutis mon frugal petit-déjeuner en compagnie de mon petit ami et de mes deux camarades de tente tout en bavardant de tout et de rien. Je dû ensuite avec Morgan et Jade – Tabatha s’étant volatilisé – démonter la tente. Quelle ne fut pas ma surprise que de constater que la tige tordue de la veille ne l’était plus ! On distinguait néanmoins une petite déformation, à croire que l’on l’avait redressé. Nous nous mîmes ensuite en quête des autres membres de notre groupe, à savoir Anthony, que l’on trouva tout de suite, Tabatha, Konnor Nelson et Hudson Hopper. Nous trouvâmes rapidement Konnor et après le passage d’Anthony aux toilettes des garçons, il y trouva Hudson en train … de fricoter avec une fille dirons-nous – aucun doute, celui-ci était venu à la sortie pour la drague.

  Par contre, ce fut Tabatha qui vint à nous, le portable à l’oreille et qui termina sa conversation d’un " Je te rappellerai". Puis elle raccrocha et le groupe se consacra à l’activité de la matinée, à savoir identifier et suivre les traces d’un animal. Malheureusement pour les êtres inférieurs que constituaient la plupart de ce groupe, notre sauveuse de la veille ne daigna pas partager avec nous ses lumières, se contentant d’un " Tss " réprobateur quand elle jugeait que nous poussions la sottise trop loin.

  Je marchai aux côtés d’Anthony, un peu en retrait du groupe – même de Tabatha – quand il me fit signe de l’écouter.
- Ca te dirait de t’éclipser ? me chuchota-t-il à l’oreille.
- Pardon ?
- J’aimerai bien être un peu seul avec toi, poursuivit-il. On pourrait quitter le groupe et aller se balader en forêt.
- Tu es complètement fou ? répliquai-je. Tu crois qu’ils ne remarqueront pas notre absence ? Ca va forcément revenir aux oreilles du prof.
- Si … ça ne lui " revenait pas aux oreilles " tu viendrais ?
- … Oui …
- Dans ce cas, attends-moi ici.
  Il trottina jusqu’à Hudson et lui murmura quelque chose qui, étrangement, parut ravir ce dernier. Il lui donna une tape sur l’épaule et Anthony revint vers moi.
- C’est bon, on peut y aller.
- Quoi ?
- Viens !
  Il me prit par la main et me fit sortir du sentier. Il marchait vite et son sourire s’étirait jusqu’à ses oreilles.
- Anthony !
- Lilian ! Ne commence pas à protester !
- Je … !
- Qu’est-ce que je viens de dire ?
- Puisque c’est comme ça je me tais.
  Il éclata de rire et continua à me serrer par la main tout en nous enfonçant de plus en plus dans la forêt.

  Etrangement, je finis par y prendre goût et je me déridai peu à peu. Nous décidâmes de nous asseoir dans l’herbe face au fleuve.
- Ca fait du bien le silence, notai-je.
- A qui le dis-tu … Tu sais …, reprit-il, je suis désolé de t’avoir traîné malgré toi à la fête d’Alexia …
- Arrête. Je t’ai déjà dit que je te pardonnai. N’en parlons plus.
- Tout de même …
- Qu’est-ce que je viens de dire ? le mimai-je.
  Il fit la moue et je ne pus m’empêcher de penser que je devais être la fille la plus chanceuse de la terre. Comment une fille aussi peu remarquable que moi pouvait sortir avec un garçon comme lui ?

  Je n’eus pas le temps de trouver une réponse car il s’approcha pour m’embrasser – je savais que je ne resterai pas lucide très longtemps. Je me sentis fondre et m’agrippai à lui avec passion tandis que mes doigts fourrageaient dans ses cheveux.

  Les minutes passèrent, interminables, sans que je le vis et, surtout, sans que je comprenne ce qui était en train de se passer. Je ne m’inquiétai tout d’abord pas quand il me serra plus fort contre lui plus fort que d’habitude – qui sait ce que provoquait l’air pur ? – mais je commençai à me poser des questions quand il entreprit de passer ses mains sous mon tee short, même rien qu’en bas de mon dos. Habituellement il n’avait pas de tel geste, je décidai cependant de ne pas m’en faire, après tout nous avions seize ans et cela faisait maintenant deux ans que nous sortions ensemble, nous ne pourrions pas éternellement nous contenter de petits baisers par-ci par-là. Mais … Je le trouvai beaucoup trop insistant et cela ne me plaisait pas. J’aurai aimé lui demander d’arrêter mais qu’aurait-il penser de moi ? Je paniquai toutefois quand ses mains commencèrent à remonter le long de ma colonne vertébrale et à se rapprocher dangereusement de mon soutien-gorge.
- Anthony ! Arrête … Ca … Je n’aime pas ça …
- Lilian …
  J’entrepris de le repousser mais il n’était pas décidé à se laisser faire. Ses bras qui m’entouraient me faisaient désormais l’effet d’un étau dont je ne pouvais pas m’échapper. Je pris peur.
- Anthony …, pleurnichai-je. S’il te plaît …
  Il me serra un peu plus et, la tête contre son torse, je repliai mes bras contre mon buste pour maintenir une certaine distance avec lui. Il avait désormais l’une de ses mains sur mon sous-vêtement.
- Arrête !
  Et sur ce mot je lui assénai un coup de point dans les côtes dont le bruit se répercuta dans la nature environnante. Je profitai de la surprise causée par cet acte pour me libérer et m’enfuir. Je repartis d’où je venais, tentant de revenir sur un sentier indiqué par la carte. Dans ma précipitation je ne pensai même pas à la sortir. J’entendis Anthony qui s’était lancé à ma poursuite et je ne voulais pas qu’il me rattrape, apeurée et gênée comme je l’étais à ce moment-là.

  Il n’allait pas tarder à me rattraper quand au détour d’un virage je me pris les pieds dans une racine. Je tombai derrière un buisson et dévalai la pente qu’il cachait.

  

  Je suis dans du coton. C’est doux … tellement doux … Mais qu’est-ce que j’ai mal ! Ma tête !
- Aïe …
  Pourquoi fait-il si sombre ? La nuit est-elle tombée ? Non, il n’y a pas d’étoile. Pourquoi fait-il si sombre ? J’ai tellement mal … Pourquoi est-ce que j’ai mal ? Je suis tombée ? Parce que je suis tombée ? Oui … je crois que je suis tombée … Mes yeux ne seraient-ils pas tout simplement fermés ? J’essaye de les bouger, qu’est-ce que j’ai mal ! Tout me fait mal ! Non. Il ne fait pas que je pense à la douleur. Il faut que j’ouvre les yeux. Il faut que j’ouvre les yeux. Il faut que j’ouvre les yeux.

  Ah ! Une lumière ! Mais qu’est-ce qu’elle est pâle ! Et qu’est-ce qu’elle est floue ! Je n’y vois rien ! Et j’ai encore plus mal ! Que ça s’arrête ! Je veux que ça s’arrête !

  Je devine des contours maintenant. Tiens ? Je ne devrai pas avoir ce point de vue-la … A ce propos, dans quelle position je suis ? Hum … Je dois être par terre … je suis par terre ? Ca doit être ça … Je suis étendue sur le sol. Dans ce cas il faut que je me lève . Mais j’ai tellement mal ! Je ne peux pas me lever. Il faut que je me lève. J’ai mal ! Il faut que je me lève ! J’ai mal … Essayons de relever le buste. J’ai mal ! Un peu de courage ! De courage …

  Ca y est … Oh … La terre tremblerait-elle ? Non … C’est moi … Je ne vois pas assez vite … Il y a un temps de décalage entre le moment où je vois et le moment où ma vue se stabilise. Mais la terre ne tremble pas … Enfin je crois. Je crois … J’ai plus mal que tout à l’heure. Mes yeux me brûlent ! Si quelqu’un pouvait éteindre la lumière … Pourquoi est-ce que j’ai si mal ? Je tâte ma tête … Pas de sang ? Pas de sang. Mais j’ai si mal … si mal … Il faut que l’on vienne m’aider … Je n’arriverai jamais à me mettre debout toute seule …

  J’entends une voix. Qui appelle-t-elle ? Pourquoi est-elle si basse ? Ah … Ca doit être la mienne …
- An…thony … Anthony …
  Depuis combien de temps je suis là ? Je n’ai plus la force d’émettre le moindre son … Mais qui va venir m’aider ? Il faut qu’on vienne m’aider … Il faut qu’on m’aide … S’il vous plaît … Je passe ma langue aux commissures de mes lèvres, c’est salé … C’est sûrement mes larmes … Je les sens qui roulent le long de mes joues … S’il vous plaît … Aidez-moi … Si je me levais, ma voix ne porterait-elle pas mieux ? Tiens … Je vais tout de même essayer de me lever …
- Aaah…
  Ca fait trop mal ! Mais si je ne me lève pas je resterai ici … je ne veux pas rester ici ! Il faut que je me lève !

  Ma peau est tachetée … Je fronce les sourcils et j’ai ,encore, plus mal : seraient-ce des bleus ? Des bleus … Il faut que je finisse de me lever … Ca y est ! Je suis debout ! Mais il faut que j’attende que la terre arrête de trembler … C’est bon. Essayons d’appeler … Il faut qu’on m’aide.
  Je n’y arrive pas … j’ai la gorge tellement sèche … Je ne peux pas rester là … Et je n’ai pas la force de me laisser tomber au sol … j’ai mal … et sommeil aussi, réflexion faite. Oui … j’aimerai bien dormir … je suis sûre que ça me ferait le plus grand bien … Non. Il ne faut pas dormir … Je ne vais pas me réveiller sinon … Qu’est-ce que je vais faire alors ? Partir ? Partir où ? J’ai ma carte … et je peux peut-être me servir de ma boussole si elle n’est pas cassée ? Et je pourrai rejoindre le poste de secours … J’ai mal … et sommeil … Je ne veux pas bouger … Il faut que je bouge … que … je bouge …

  J’ai ma carte et ma boussole. Je vais partir. Il faut que je parte … Mais qu’est-ce que j’ai mal … Non, je ne vais pas partir … Si. Il faut que je parte. Il faut que je parte. Il faut que je parte.

  A chacun de mes pas la terre tremble … enfin … elle ne tremble pas vraiment, je crois … Mais elle bouge … Et j’ai mal. Qu’est-ce que j’ai mal ! Et sommeil… et soif peut-être … Depuis combien de temps je marche ? Ca fait longtemps … Je tourne en rond … je crois … Qu’est-ce que je crois au juste ? Que ma boussole est cassée … Oui, elle doit être cassée … Je crois … qu’elle doit être cassée … Je veux m’arrêter … Je ne sais pas où je suis … et je suis toute seule … Est-ce que j’ai peur ? Je ne sais pas … Je veux arrêter de me poser des questions. Ca me donne encore plus mal à la tête …

  En fait … Je sais où je suis … Enfin je crois … Mais quand est-ce que je suis venue ? Ce n’est pas avec papa … ni avec maman, ni avec Thomas … Ce n’est pas non plus avec Megan, Ruby et Diane … ce n’est pas avec Anthony … Il y avait Jade avec moi … Je courrais ? Avec Morgan ? Non … Morgan était dans le dos de … Pardon ? Où est-ce que je suis ? Je connais cet endroit … Je ne suis pas venue avec Konnor et Hudson …Non, ils n’étaient pas là … mais Jade et Morgan oui … Et Tabatha ? Oui, elle était devant … j’ai peur … Il ne faut pas qu’on nous rattrape … La tente a explosé … Il ne faut pas qu’on nous rattrape ! Il faut que je courre !

  Je n’arrête pas de tomber ! Mais il faut que je courre ! Je ne veux pas qu’on me rattrape !

  Il est là … L’arbre … mais où est Tabatha ? Je ne peux pas monter dedans toute seule ! Et où est Jade ? Et Morgan ? Et Tabatha ? J’ai besoin d’elle !

"Attends-la … S’il te plaît … Attends-la … Il faut que tu l’attendes …"

  Mais non ! Ce n’est pas à moi de l’attendre ! Il faut qu’elle m’aide !
- A … A l’aide ! S’il vous plaît ! Venez m’aider ! Au secours !
  Je pleure ! Mais je ne vais pas réussir à me protéger toute seule ! Si … Les deux garçons vont arriver ! Mais ils vont arriver trop tard ! J’ai peur ! Il faut que je monte toute seule ! La terre tremble au fur et à mesure que je me rapproche du tronc et c’est là que je les vois … Les traces de sang … La trace des corps … Tabatha les a tué ! Mais non ! Elle n’est pas là ! Mais de quand datent ces traces ? !

  Je ne comprends pas ! J’ai peur ! Que quelqu’un m’aide !
- Lilian ! Liliaan !
  Il faut qu’on m’aide ! Pitié ! Je hurle.
- Ne t’inquiète pas … C’est fini …
  Qu’est-ce qui est fini ? Qui c’est ? Pourquoi m’attrape-t-on ? Non ! Je ne veux pas qu’on m’emmène !
- S’il vous plaît …
- Lilian ? Tu nous entends ?
  Qu’est-ce que j’ai mal ! Arrêtez tout !

 
Devant mes yeux il y eut un flash blanc puis … plus rien. A part les ténèbres bien sûr. Mais des ténèbres réconfortantes. Si elles pouvaient m’envelopper en entier …



  Je mis quelques secondes à me souvenir de l’endroit où je me trouvais. Car assurément je n’étais pas dans ma chambre, même pas à Denver !
- Tu es réveillée ? s’assura la personne qui, je venais de m’en apercevoir, était assise à côté de moi.
- Je pense, oui …
- Comment te sens-tu ?
  Ca devait être l’infirmière - qui d’autre porterait une blouse blanche ?
- … Je ne sais pas … Molle.
- D’accord. Tu n’as pas mal à la tête ? s’enquit-elle dans un petit rire.
- Un peu … Mais c’est léger …
- Tant mieux. Tu te rappelles de ce qui c’est passé ?
- Je crois … Je suis tombée, non ?
- Oui. Tu t’es fait sacrément mal, ta tête a dû percuté une pierre qui se trouvait sur ta route. Je suis impressionnée que tu ais marché après ça.
- Je n’aurai pas de séquelles ?
- A part quelques maux de têtes je ne pense pas, non. Mais si tu as le moindre problème va tout de suite voir un médecin.
  En réalité, ce n’était pas les séquelles futures qui m’intéressaient le plus mais les immédiates, celles que j’avais pu avoir tout de suite après ma collision.
- J’ai pu avoir des hallucinations ? finis-je par demander.
- Pourquoi ? s’inquiéta-t-elle. Tu penses en avoir eu ?
- Je … Je ne sais pas justement …
- Pour être tout à fait franche, moi non plus je ne sais pas. Tu as fait des cauchemars qui t’ont beaucoup marqué il y a peu ou bien un fort choc émotionnel ?
- … Un peu …
- Peut-être que tu as pu en avoir mais sincèrement, je suis incapable de te répondre.
  Le silence s’installa et devint rapidement pesant. L’infirmière finit néanmoins par se lever.
- Bon … Tu vas rester ici encore une heure ou deux puis si tu te sens mieux je te renverrai avec tes camarades.
  Elle s’éclipsa et je me retrouvai en tête à tête avec moi-même. Je remontai la couverture du lit dans lequel je me trouvai jusqu’au menton et entamai un monologue silencieux. On ne m’avait pas affirmer que j’avais pu imaginer certaines choses pendant mon périple bien que cela soit la seule explication logique. Mais avec Tabatha au centre du problème … En même temps, si c’était vrai, que se passait-il réellement dehors ? Que se tramait-il ? Que se passerait-il quand je sortirai de l’enceinte de l’infirmerie ? J’avais souvent rêvé, souhaité qu’il m’arrive quelque chose d’exceptionnel mais maintenant … Tout ça me faisait peur. Je n’arrivai pas à me persuader que j’avais rêvé. Les sensations que j’avais ressenti lors de mon cauchemar de la nuit précédente avaient été trop nettes, trop réelles. En un sens, il me faisait penser à celui de la jeune femme qui flottait dans les airs au-dessus de la neige – il me semblait avoir entendu sa voix au cours de mon délire.

"  Attends-la … S’il te plaît … Attends-la … Il faut que tu l’attendes … "

 

  D’ailleurs j’avais eu une réaction quelque peu étrange. Après que la voix de l’inconnue est retentit dans mon esprit, endommagé à cet instant, je lui avais répondu que ce n’était pas à moi d’attendre Tabatha pour qu’elle vienne me sauver … J’avais inconsciemment fait le rapprochement entre les deux filles sans que rien ne semble les relier. Enfin … Ce n’était qu’une folie supplémentaire. Je devais pour le moment me concentrer sur un autre point épineux, à savoir … mon petit ami. En l’espace d’un mois, il m’avait déçu deux fois – soit plus qu’en quatre ans de relation ! Tout d’abord, lorsqu’il m’avait presque lâché aux moqueries de ses congénères lors de la fête Alexia Hilton à laquelle je ne voulais même pas me rendre, et ensuite, il y a de ça quelques heures, il m’a … agressé, je ne vois pas d’autres termes pour définir ce qu’il s’est passé. La première fois je lui ais pardonné après qu’il m’ait présenté des excuses qui m’ont semblées sincères mais là, aucune excuse ne pourra le racheter dans l’immédiat. Il va falloir qu’il fasse des efforts. Beaucoup d’efforts.

 


  Je me laissai dorloter tout l’après-midi par Jade et Morgan tandis que nous attendions les groupes manquant pour quitter la forêt, évitant le plus soigneusement possible Anthony, qui me jetait des coups d’œils désespérés, genre "Je ne comprends pas pourquoi tu me fuis", et Tabatha, qui elle m’ignorait comme à son habitude. Ne voulant plus adresser la parole à mon copain alors que je mourrai d’envie de lui crier dessus, Morgan se chargea de le faire à ma place, jurant de lui ruiner sa réputation et de le faire haïr par l’ensemble du lycée et du corps enseignant. J’en riais intérieurement. Jade me montra sur une carte le trajet que j’avais parcouru après m’être cogné la tête et je fus réellement impressionnée – comment avais-je pu, en délirant de plus, marcher sur une telle distance ? Je finis par remarquer que, poster à côté d’Anthony, Hudson riait lui aussi en me regardant. Je me rappelai que c’était à lui que mon petit ami avait parlé avant que nous nous séparâmes du groupe. Je fus prise d’un doute affreux.
- Jade ? murmurai-je, Morgan étant à ce moment en train de massacrer psychologiquement Anthony.
- Oui ?
- Que … Pourquoi Hudson me regarde-t-il ainsi ?
  Ma camarade se mit aussitôt à rougir et mon hypothèse devint soudainement une certitude.
- Heu … Et bien … Comment t’expliquer ? balbutia Jade. C’est …
- Ne m’épargne pas. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
- C’est que … c’est affreusement gênant …
- S’il te plaît …
- Bon.
  Elle inspira un bon coup et lâcha la bombe d’une traite, rouge comme une pivoine.
- En fait, avant que vous nous quittiez, Anthony a raconté à Hudson que …
- Que QUOI ?
- Qu’il allait essayer ce qu’il lui avait dit de faire la veille.
- Mais de QUOI ils ont parlé la veille ?
- De … !
- D’histoire de fesses. Ton copain est un vrai pervers.
  Je me retournai vers Tabatha, car c’était bien elle qui venait de cracher le morceau.
- Comment tu le sais ? m’écriai-je, oubliant soudainement la terreur profonde qu’elle m’inspirait.
- Ils en discutaient lors du dîner hier. Ils n’étaient vraiment pas discrets.
  Je sentis mon sang s’attarder dans mes joues. Et la colère m’ordonner de lui régler son compte.

  Je me mis aussitôt sur mes deux jambes et me précipitai vers Anthony, Jade à mes trousses – il me semblait qu’elle me disait de réfléchir mais je ne l’écoutai que d’une oreille.
- Sale … !
- Lilian ? Qu’est-ce qui se …
- ALORS COMME CA TU PARLES DE MOI DANS MON DOS AVEC TES POTES ?!
- Pardon ?
- TAIS-TOI !
- Je …
  Il n’eut pas l’occasion de terminer sa phrase car je lui donnai une gifle magistrale.
- JE T'INDERDIS DE VENIR ME PARLER C'EST CLAIR ?! NE M'APPROCHE PLUS JAMAIS !
  Je tournai les talons et croisai le regard paniqué de Jade. Je m’aperçus que Tabatha me regardait mais bien malin aurait été celui capable de deviner ce qu’elle pensait. La frustration et la honte me rongeaient, j’aurai voulu disparaître. Je m’assis à l’endroit même que j’avais quitté quelques instants plus tôt et cachai mon visage dans mes mains. Puis je pleurai. Je sentis quelqu’un me prendre dans ses bras.
- Ca va aller … me chuchota Morgan.
- Je … je vais prendre un peu l’air …
  Je me retirai de son étreinte et partis dans la forêt en échappant miraculeusement à la vigilance des organisateurs. Il fallait que je me calme avant de reparaître en public et une petite balade me parut être une bonne idée. Je tâchai de bien retenir mon chemin, ne tenant pas particulièrement à me perdre – envie contradictoire avec mon désir de disparaître.

  Je finis par retrouver un minimum de sérénité après quelques minutes de marche et décidai de profiter de mes derniers instants dans la forêt d’Arapaho, tout bonnement magnifique et dont je n’avais pas pu profiter à ma guise. Je sortis ma carte et cherchai un circuit que j’aurai aimé refaire une dernière fois. Mon regard fut attiré tel un aimant par la petite croix au stylo de Jade, placée pour m’indiquer l’endroit où on m’avait retrouvé dans la nature. Là où se trouvait l’arbre … Je me retrouvai tenaillé entre mon envie de connaître le fin mot de cette histoire et celui de ne pas m’impliquer dans des affaires bien trop compliquées pour la pauvre lycéenne que j’étais. Que faire ? J’avais, peut-être à tort, la certitude que mon choix allait influé le reste de mon existence. La modifier. La bouleverser. Sans retour en arrière possible. J’allais atteindre le point de non-retour.

  C’est d’un pas décidé malgré toutes mes incertitudes que je me dirigeai vers le point indiqué par la croix.

 


  Plus je me rapprochais, plus je tremblais. J’avais une terrible envie de revenir sur mes pas mais c’était à croire qu’une force invisible m’en empêchait. Peut-être était-ce la curiosité ? Ou bien la mystérieuse jeune femme de mon rêve ? A cette pensée je ris un peu - je m’étais cognée plus fort que je ne le pensais ! Je finis par reconnaître un sentier indiqué sur la carte et qui me prévenait, par la même occasion, que je n’étais plus qu’à quelques pas de l’endroit que je cherchais. J’avais l’impression que mon cœur avait migré dans mes oreilles tellement je l’entendais. C’était la dernière ligne droite.

  Impossible de le louper.

  Car il m’était impossible de l’oublier.

  L’endroit où l’on nous avait sauvé.

  L’arbre.

  Je laissai ma carte tombée dans la poussière. Ce n’était tout simplement pas possible. Dans la réalité une telle coïncidence ne pouvait pas existé. Je m’avançai jusqu’au tronc et j’eus l’occasion de vérifier que je n’avais pas rêver les tâches de sang, pas plus que celles des corps qui avaient été abattus au même endroit. Si ma gorge n’avait pas été si sèche je pense sincèrement que j’aurai hurlé. A la place je m’échappai.

 

 

- Lilian ? Tu t’es fait courser par une bête ? s’inquiéta Morgan en me voyant revenir toute essoufflée.
- N… Non … J’avais peur … d’être en retard …
- Ca ne risque pas. Deux groupes ne sont toujours pas arrivés.
- Ah ?
  J’inhalai un grand coup et m’assis à côté de Jade. J’enfouis ma tête dans mes mains et tentai de clarifier ma situation. Quelle situation ? Pour le moment, je ne craignais rien- la seule dont j’aurai eu à me méfier, Tabatha, ne savait pas que je savais. Si je restai discrète pendant le reste de ma scolarité au lycée je ne devrai pas avoir trop de problèmes. Tout du moins je l’espérai.
- Désolée … je ne trouve pas …
- Ce n’est pas grave tu sais ! Pas la peine de t’inquiéter !
  Je reportai mon attention sur mes deux collègues.
- Qu’est-ce que vous faîtes ?
- On lit l’avenir ! s’extasia Morgan.
- De quoi ? Je n’y crois pas, ajoutai-je, sceptique.
- Moi non plus, riposta-t-elle. C’est uniquement pour m’amuser.
- Et comment vous faîtes ?
- Et bien … Il y a de ça quelques années j’ai trouvé ce livre entre deux B.D, m’expliqua Jade. Il est sensé t’indiquer l’avenir via les rêves. Tu me donnes des … "mots-clefs" de ton rêve puis on regarde ce que ça te prédit.
- Ca marche ?
- Pas encore, plaisanta-t-elle. Tu veux essayer ?
  Une idée lumineuse me traversa l’esprit. Jusqu’à présent, je m’étais uniquement concentrée sur ce que moi j’avais rêver. Dans ce rêve toutefois, qui ne me semblait plus en être un, je n’étais pas seule – Morgan et Jade étaient également avec moi. Si je voulais être sûre de moi, il me fallait savoir si mes camarades avaient rêvé de la même chose que moi. Je décidai de leur tendre un piège.
- Oui … Je peux le faire avec mon dernier rêve ?
- C’est conseillé. … De quoi as-tu rêvé alors ? Il faut que tu me donnes des mots directement liés à ton rêve ou ton cauchemar.
- Hum … regarde à "arbre" et "bataille" s’il te plaît …
  Je crus pendant un instant voir Jade se crisper mais elle plongea aussitôt dans son livre.
- Alors … "Arbre" … "Des arbres brûlent" ?
- Non …
- "Vous tombez d’un arbre" ?
- Pas vraiment …
- "Vous dormez sous un arbre" ?
- Non plus …
- Et bien … Tout simplement … "Vous rêvez d’un arbre" ?
  A la tête qu’elle fit, j’en déduisis qu’elle avait soigneusement évité cette situation.
- Donc ? m’enquis-je. Que me destine le futur ?
- "Vous allez apprendre les secrets d’autres personnes"…
  Mon cœur battit un peu plus fort.
- Et "bataille" ? insistai-je.
- Heu … "Vous rêvez d’une bataille" ? chuchota-t-elle.
- Oui.
- "Vous" … "Vous aventurerez dans des entreprises risquées" …
- Ca suffit maintenant !
  Je me retournai vers Morgan.
- C-C’est des âneries tout ça ! C’est complètement stupide !
  A première vue, on l’aurait cru en colère mais je compris qu’elle avait plus peur qu’autre chose. Il fallait cependant que je l’amène avec Jade à l’arbre – dans le cas contraire elle ne me croirait jamais.
- Je le sais bien ! répliquai-je. Dans quelles "entreprises risquées" veux-tu que je m’aventure ?
  Je dû réussir à faire passer ma remarque comme innocente car Morgan ne tiqua pas. Il allait falloir néanmoins que je joue finement si je voulais amener mon plan à terme – c’est pourquoi j’attendis quelques minutes avant de mettre en route la machine.

  Je mimai de chercher un objet quelconque puis, pris un petit air paniqué avant de fouiller frénétiquement. Je ne tardai pas à faire mouche.
- Qu’est-ce que tu cherches ? finit par me demander Morgan.
- Et bien … Tu te rappelles la chaîne que j’ai mis hier et ce matin ?
- Je crois oui …
- Je … je ne la retrouve plus … Je l’ai enlevé au cours de ma balade de tout à l’heure et je l’ai rangé dans mon sac mais … je crois bien que je l’ai perdu au cours de route …
- C’était quelque chose de précieux pour toi ?
- Oui … Un cadeau de ma mère … J’y tenais beaucoup …
  Je fis mine d’être sur le point de pleurer.
- Tu … Tu te rappelles où tu l’as enlevé dans la forêt ? m’interrogea Jade. On peut peut-être essayer de le retrouver …
- Non … Il est perdu c’est sûr …
- Allez ! Viens !
  Morgan me tira par le coude.
- Si on se dépêche on peut le retrouver !
- Mais …, protestai-je.
- Pas de protestations ! On y va !
  Je n’y croyais pas … Elle avait vraiment gobé une interprétation d’une lycéenne éplorée aussi médiocre ? La chance, quelque part, devait être avec moi.

 

 

- C’est encore loin ?
- Non … Mais de toute manière on ne le retrouvera pas …, me lamentai-je.
- Un peu de courage !
  Nous n’étions plus très loin du lieu fatidique et aucune de mes camarades ne semblaient avoir eu pour le moment le moindre flash-back – à moins qu’elles ne le cachent bien. Quoique … Etant donné qu’elles ne cessaient de scruter le sol à la recherche d’un bijou inexistant ce n’était pas si surprenant.

  Je m’arrêtai net quand nous fûmes arrivées, cessant par la même occasion mes larmoiements.
- Lilian ? Il y a un pr …
  Je ne doutai pas que cet endroit rappelle certaines choses, pour le moins hautement désagréables, à Jade. Mais il fallait que je sache.
- Où on est ? s’enquit Morgan.
- Elle marqua une pause avant de reprendre.
- Je veux partir.
- Cet … endroit ne t’est pas étranger pas vrai ? m’enquis-je.
- Je ne comprends rien à ce que tu me racontes.
- Si tu te rapproches du tronc tu pourras même voir les traces de sang et les traces des corps de … enfin, tu vois de qui je veux parler.
  Après un instant d’hésitation, Jade s’approcha.
- Elles … sont vraiment là …
  Je me retournai vers Morgan, qui avait l’air terrorisé.
- Ce n’était pas qu’un rêve, conclu-je, les larmes aux yeux.
- Bien sûr que si ! s’emporta Morgan. Que veux-tu que ce soit d’autre ? ! Que je sache, on s’est bien toutes réveillées dans notre sac de couchage, sous notre tente !
- Comment tu expliques que l’on ait été les seules complètement crevées ce matin alors que tous les autres pétaient la forme ? répliquai-je. Il faut arrêter de ce raconter des histoires !
  Je repris mon souffle.
- On … a failli mourir cette nuit … Et … j’ai du mal à croire … que l’on va se sortir de ce pétrin si facilement …
  Le regard de Jade s’était voilé.
- Mais … Si tout ça est vrai … Qu’est-ce que l’on … doit faire ? Qu’est-ce qui va se passer ? balbutia-t-elle.
  Morgan se mit à pleurer et elle s’assit à même le sol, se recroquevilla sur elle-même.
- Je … veux pas mourir, murmura-t-elle. Je … je veux pas me mêler à tout ça … Je veux une vie normale …
  J’avais toujours rêvé d’aventures semblables à celle des héros de roman. Maintenant je n’en voulais plus. C’était trop dangereux.

 


  Deux semaines passèrent. Je retrouvai Megan, Ruby et Diane, qui ne jugèrent pas intéressant de me parler de mon stage – pour la première fois je ne m’en plaignis pas cependant. J’évitai Anthony le plus possible, ne répondant ni à ses appels ni à ses mails que j’effaçai à peine reçus, m’éloignant le plus possible de lui lorsque nous étions tous les deux dans la cour ou dans le self. Je ne m’approchai plus non plus de Tabatha pas plus que de Jade ou de Morgan, pour des raisons à la fois diverses et intimement liées.

  Pourquoi Tabatha ? Je décidai de m’en tenir à ma résolution de me faire la plus discrète possible pour le reste de ma vie au lycée et en ça, ne plus fréquenter Anthony était une bonne chose.

  Pourquoi Jade et Morgan ? Suite à notre voyage au pied de l’arbre nous avions décidé d’un commun accord de ne plus jamais nous parler – à quoi bon raviver les mauvais souvenirs ? De plus, Tabatha ne risquerait pas de nous soupçonner de quoi que ce soit, contrairement à si nous nous étions soudainement toutes les trois rapprochées après ce voyage. Nous gardions nos anciens rapports, je ne voyais plus Jade hormis dans mes heures de cours mais nous ne mettions plus côté à côte. Quand à Morgan, elle avait retrouvé son monde, qui n’avait jamais dû lui paraître aussi agréable. Sans doute devait-elle être à l’heure même prise dans un affreux complot entre Alexia Hilton et l’un de ses prétendants.

  La voleuse mystère poursuivait son œuvre. Et je ne touchai plus au journal. Maintenant que j’avais ma petite idée sur son identité je n’avais pas envie d’en savoir plus. La queue et les oreilles de chat … Je les avais bien vu lors de la bataille entre Tabatha et ses adversaires. Stupide mais pas aveugle – et c’était bien dommage.

  J’espérai naïvement pouvoir reprendre mon existence fade, insipide et monotone, bien que ponctué d’angoisse. Je me trompai. Tout ceci n’était que le début.

  Après tout … Ne m’avait-on pas dit d’attendre ?

" Attends-la … S’il te plaît … Attends-la … Il faut que tu l’attendes …"

 


J'aime pas beaucoup ce chapitre alors qu'il est important pour l'histoire puisqu'il marque un tournant ... Mais que ça ne vous empêche pas de me laisser des commentaires !

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commentaires

F
<br /> <br /> Bonjour, je trouve très bien ce chapitre, et anthony n'est qu'un con d'insister comme ca.<br /> <br /> <br /> Je trouve que c'est tres profond ce que tu as ecrit quan liliane ce cogne la tête. J'aime vraiment beaucoup.<br /> <br /> <br /> <br />
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Z
<br /> <br /> Mmm... j'ai envie d'encore lire, je n'ai pas de remarque désagréable a dire! juste continue comme ca!!!<br /> <br /> <br /> <br />
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Z
<br /> <br /> moi j'aime bien ce chapitre justement. j'aime pas leur attitude a la fin, mais on se doute que ca ne peut pas reprendre comme avant.<br /> <br /> <br /> j'attend avec impatience l'element qui va de nouveau les rapprocher...<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Je me rappelle que je n'avais pas été satisfaite de ce chapitre --" Néanmoins, je suis contente qu'il te plaise ^^ L'élément que tu attends ne va pas tarder à arriver !<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> Bah, il est bien ce chapitre ! En plus, tu retranscris très bien la confusion de Lilian. Petit à petit des éléments se mettent en place...<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> Héhéhé, petit à petit ... ^^<br /> <br /> <br />
V
<br /> J'adore.<br /> Chapitre très long mais pas assez à mon goût, je l'ai dévoré en très peu de temps!!!<br /> A très vite<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Ah ça ... Les chapitres ne sont JAMAIS assez long pour les lecteurs ... mais pour les écrivains SI ! (Quand on vient de passer plusieurs heures devant le PC ... Franchement, on finit par trouver<br /> le chapitre long !) ^^<br /> <br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Chess-Moonless Night
  • : Lilian Stevens, Morgan Jones et Jade Takano sont trois lycéennes américaines, se rendant au même lycée. Elles ne se connaissent pas, ou peu, mais vont être amenées à se rapprocher suite à l'arrive de la splendide et mystérieuse Tabatha Taylor ... Ce qu'elles ne savent pas encore, c'est qu'elles vont être emportées dans des aventures qu'elles n'avaient jamais imaginé ... Prêt à franchir le point de non-retour avec elle ?
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