J’avais du mal à croire que le 10 juin ait pu arriver si rapidement. Il faut dire qu’après le bal de promo les jours avaient filé à une vitesse incroyable. D’abord la fin du lycée (marquée par le départ de nos biens aimés terminales, dont la regrettée Alexia Hilton) puis la préparation des bagages. Je ne revenais d’ailleurs toujours pas de la manière dont s’était pris Tabatha pour pousser mes parents à accepter de me laisser partir avec une fille dont je ne leur avais jamais parlé. Elle s’était déplacée en personne ! Elle leur avait expliqué le plus sérieusement du monde, et tout sourire, qu’elle invitait ses meilleures amies chez son oncle et sa tante dans les Rocheuses. Elle avait en un rien de temps conquis mes parents, qui l’avaient priée de revenir les voir bientôt. Le pouvoir de séduction de Tabatha ne semblait pas avoir de limites.
Le 9 juin, je m’endormais en contemplant mes valises, comme si je n’avais jamais rien vu d’aussi beau de toute ma vie.
- Tu n’oublieras pas le cadeau pour l’oncle et la tante de Tabatha ! Et de les remercier non plus !
Mon impatience était telle que j’accueillais les énièmes conseils de ma mère avec le sourire.
- Bien sûr.
- Lilian ! Il y a une voiture qui vient de se garer devant la maison ! Ca doit être Tabatha ! s’écria Thomas.
Le pauvre, depuis qu’il avait vu la reine il en était fou. J’attrapais mes bagages, posées à mes pieds, et me dirigeais vers la porte. Tabatha frappa et je lui ouvris. Je ne pus réprimer un élan de surprise tant j’étais surprise de la voir sourire, bien que je sache qu’elle n’était pas plus réjouie que d’habitude en réalité.
- Salut Lilian !
Elle me fit la bise avant de faire de même avec mes parents. Ils échangèrent les formules de politesse habituelles avant de se tourner vers moi. J’embrassais mes parents (et mon frère !) avant de franchir le seuil de la maison. J’avais du mal à réaliser que j’allais vraiment être à Miami dans quelques jours, occupée à dorer sur la plage.
Quand nous fûmes installées dans la voiture de Tabatha (une voiture simple, ce qui était plutôt étonnant la connaissant), cette dernière soupira. Ses traits se décrispèrent et son visage reprit son air perpétuellement contrarié.
Nous passâmes ensuite prendre Morgan, puis Jade. Morgan était radieuse mais Jade paraissait soucieuse. Je me promettais d’éclaircir la raison de son angoisse dès que je le pourrais.
Stanislas et Killian étaient eux aussi chez Tabatha quand nous arrivâmes, avec Malcolm et Alexandre.
- Nash Slater ? ! s’écriait le cavalier blond, apparemment indigné. Qu’est-ce que c’est que ce nom pourri ? Qui a décidé de ce nom ? J’avais demandé à m’appeler Angus Young et Malcolm, Malcolm Young !
- Nous n’avons pas le droit de nous approprier des patronymes célèbres ! le sermonna Tabatha.
- Mais quand même ! plaida Malcolm. Justin Hurley ! Qui sait ce type ? Il n’est même pas connu !
- Je viens de dire que nous ne pouvions pas prendre des patronymes célèbres ! répéta la reine.
- Oui, enfin, Matt Barron …, marmonna Killian.
Tabatha serra les poings puis jeta un regard éloquent Stanislas.
- Et toi, alors ? Ton nom aussi te déplaît ?
- Non, non, non ! s’empressa de répondre le rook. Ian Savage c’est très bien …
Le prétendre était en effet l’attitude la plus intelligente à adopter. Bien que je ne comprenne pas l’origine de leur discorde. Tabatha se préoccupa de nouveau de mes camarades et de moi-même et nous invita à nous asseoir sur son canapé.
- Il est bon, me semble-t-il, commença-t-elle, de vous rappeler que nous ne partons pas en vacances. Nous vous éloignons provisoirement de votre lieu de vie pour éviter les aces de rendre une visite de courtoisie à votre famille. Pendant que vous serez à Miami, neuf équipes de doués veilleront sur vos proches. Et nous même (elle désigna les garçons d’un mouvement de tête), nous avons une mission là-bas. Il arrivera peut-être que vous soyez obligées de rester seules pendant quelques instants. Dans ces moments-là, il vous faudra être vigilantes. Alors si vous pensiez vous prélasser sous les cocotiers pendant un mois vous vous trompiez.
Elle nous fixa l’une après l’autre dans les yeux, comme pour s’assurer que nous étions bien attentives.
- Nous nous rendons à Miami avec deux voitures. Les garçons dans l’une, vous et moi dans l’autre. Le trajet prendra plus d’une journée. A Miami, nous rejoindrons l’hôtel où on nous a réservé des chambres. Il nous faut être parfaitement anonyme comme les aces ont une base à Miami, nous allons donc tous adopté de nouveaux noms. Ainsi, Alexandre répond désormais au nom de Nash Slater, Malcolm à Justin Hurley, Killian à Matt Barron, Stanislas à Ian Savage et moi à Juliet Hood.
Une Juliet avec deux Roméo alors ...
- Et vous, vous n’êtes plus Jade, Lilian et Morgan. Tenez.
Elle nous tendit trois cartes d’identité dont nous nous emparâmes avec avidité. J’appris ainsi que j’avais dix-huit ans, et non plus dix-sept, et que je m’appelais Daisy Little. Il allait falloir que je m’habitue à ce qu’on m’appelle comme ça.
- Pour ne pas attirer les soupçons, reprit Tabatha, nous allons passer les deux premiers jours de notre séjour comme des vacanciers normaux : plages, etc., etc. … Pour la suite, tout dépendra de l’avancé des opérations. C’est clair ?
Je m’aperçus qu’en plus de notre interlocutrice, tous les autres doués nous fixaient eux aussi. Que craignaient-ils ? Que l’une d’entre nous oblige Tabatha à tout répéter ? Nous acquiesçâmes toutes d’un mouvement de tête. La reine déclara ensuite :
- Dans ce cas, tout le monde en voiture.
Nous empruntâmes de nouveau la porte pour regagner Denver et le garage qui dépendait de l’immeuble de Tabatha. Deux belles voitures nous y attendaient : une Mercedes (si je ne me trompais pas sur le logo présent sur le véhicule) et un 4x4 gris, de toute évidence neuf.
- Une Mercedes Classe C ? s’étonna Stanislas. Tabatha ! Je me demande qui t’a donné l’idée !
Si je ne compris pas pourquoi il lui faisait une pareille réflexion, Tabatha si, puisqu’elle grommela des paroles inintelligibles. Nous entreposâmes nos bagages dans le 4x4, qui avait été désigné comme le véhicule des garçons. Alexandre et Malcolm donnaient eux aussi des conseils de dernière minute à leur reine : " Fais attention ", " Tu as des passagers ", " Elles doivent rester en vie ". Tout ceci n’était pas pour me mettre en confiance.
Jade et Morgan s’installèrent à l’arrière, je fus ainsi reléguée sur le siège passager, à côté de Tabatha. Chez les garçons, ce fut Stanislas qui fut chargé de conduire, avec Alexandre à côté de lui, Killian et Malcolm sur la banquette arrière. La Mercedes Classe C était pour sa part plutôt spacieuse et confortable, et je me doutais qu’il allait falloir qu’elle le soie pour supporter toutes les heures que j’allais passer en sa compagnie.
Après être sortis du garage, les deux véhicules – la Mercedes et le 4x4 – se retrouvèrent sur la même ligne de départ. Tabatha baissa la vitre et Stanislas fit de même.
- On se retrouve à l’hôtel, dit-elle simplement.
- On se retrouve à l’hôtel, répéta le roi en souriant.
Le vent qui s’engouffrait par la vitre abaissée faisait virevolter mes cheveux en tout sens et me procurait une sensation de liberté que je n’avais encore jamais ressentie jusqu’à présent. Le vent balayait mes inquiétudes et mes peurs. Les aces ne me tourmentaient plus pour le moment. Seul m’importait la sensation de vitesse et le grondement du moteur. Contrairement à ce que j’avais craint, Tabatha conduisait on ne peut plus normalement, je n’étais donc plus préoccupée à ce niveau-là également. Dans cet état d’esprit, j’étais prête à traverser les Etats-Unis dans tous les sens, pourvu que la voiture ne s’arrête jamais. Mon mp3 dans les oreilles, je regardais les paysages avec la musique en fond sonore, comme si j’avais été en train de regarder un film. Mon portable ne cessait de vibrer, en raison des nombreux SMS que je recevais. Au bout d’une heure, ma mère m’en avait envoyé un : " J’espère que le voyage se passe bien ma puce. Envoie-moi un message quand vous serez arrivées. Gros bisous ". Mes amies aussi : " N’oublie pas de prendre plein de photos pour nous les montrer quand tu reviendras, surtout s’il y a de beaux mecs ". Anthony : " J’espère que le voyage n’est pas trop dur, passe de bonnes vacances. Appelle-moi si tu as un peu de temps. Je t’aime ". Anthony … Il était au moins aussi malade que moi d’avoir été absent pour le bal de fin d’année et il s’était répandu en excuses dès qu’il avait pu. Je n’avais pas eu le courage de lui raconter ma soirée et m’étais contentée d’accepter ses excuses. Heureusement, personne ne semblait vraiment avoir fait attention à Killian et moi, aucune information désastreuse n’était parvenue aux oreilles de mon petit ami. Anthony … Son visage était lui aussi balayé par le vent. Je ne voulais plus avoir à m’alarmer pour quoi que ce soit jusqu’à ce que je sois arrivée à Miami. Ce trajet était mon dernier havre de paix. Après, j’allais devoir surveiller mes arrières à chaque instant, ce que j’avais du mal à concevoir. Ces derniers temps, je m’étais sentie rassurée par la présence permanente de doués alliés à mes côtés et savoir que, malgré la protection de Tabatha et des autres, ma sécurité n’allait plus être aussi assurée à cause de la base de l’Ace Guild me terrifiait. J’augmentais encore un peu plus le volume de mon mp3 et fermais les yeux.
Quand je me réveillais, je constatais que je n'avais pas été la seule. Morgan semblait dormir profondément et Jade somnolait. Tout comme moi, elles avaient les écouteurs de leur lecteur de musique dans les oreilles. Je jetais un regard en biais à notre chauffeuse. Imperturbable à l’atmosphère qui régnait, Tabatha avait le regard fixé sur la route. Probablement réfléchissait-elle à notre itinéraire. Quant à moi, je songeais à tout ce que j’ignorais sur elle. Après tout, elle n’était pas sortie de nulle part, elle avait elle aussi des parents. Peut-être même des frères et sœurs ? Ressemblait-elle plus à sa mère ou à son père ? L’un d’eux devait même certainement avoir les mêmes yeux émeraudes que sa fille. Avait-elle toujours eu aussi mauvais caractère que maintenant ? Ou bien était-ce le résultat d’une violente crise d’adolescence ? Et Alexandre et Malcolm ? Se connaissaient-ils tous les trois depuis longtemps ? Dans quelles circonstances s’étaient-ils rencontrés ? Seulement quand on leur avait annoncé que Tabatha allait être leur reine et les garçons ses cavaliers ? Avait-elle toujours été aussi possessive envers eux ? Je n’en savais rien et je me voyais mal poser aux concernés toutes ces questions. Je devais me contenter d’attendre pour obtenir mes réponses, en espérant que le temps délierait les langues ou que je deviendrais assez proche de la reine et de ses cavaliers pour que je leur fasse part de toutes mes interrogations.
Je m’aperçus alors que Tabatha me regardait.
- Tu as faim ? me demanda-t-elle en regardant de nouveau la route.
- Heu … Pas vraiment, non …
- J’aimerais rouler le plus possible cette nuit afin d’avoir dépasser les zones de bouchons aux alentours de midi. Nous devrions nous arrêter sur une aire d’autoroute et acheter des sandwichs, que chacun mangera quand il aura faim. Et des boissons aussi. J’en profiterais pour mettre de l’essence et vous pourrez aller aux toilettes.
Je fronçais les sourcils.
- Il y a un problème ? m’interrogea-t-elle en me jetant un coup d’œil.
- Tu … tu es en train de me demander mon avis ?
Ce fut à son tour de froncer les sourcils.
- Tss … D’habitude, Alex et Malcolm font plein de bruits en voiture. Comme Jade et Morgan dorment à l’arrière, je ne peux pas mettre de la musique. Je suis obligée de t’adresser la parole.
Tabatha ne cherchait donc pas à se rapprocher de moi. Mais en parallèle, j’étais ravie qu’elle me raconte une anecdote – aussi insignifiante soit-elle.
- Et bien … d’accord. Arrêtons-nous.
Quelques kilomètres plus tard, nous nous arrêtâmes sur une petite station essence pourvue d’une petite boutique. Je fus chargée de réveiller mes camarades et de commencer à choisir les sandwichs.
- Flûte ! Pourquoi n’y a-t-il que des sandwichs avec des crudités ?
Morgan râlait depuis qu’elle avait mis un pied en dehors de la voiture alors que Jade continuait à dormir debout, je dus m’occuper de lui choisir quelque chose à manger. Quant Tabatha arriva pour payer l’essence et notre nourriture, elle se dirigea immédiatement vers le rayon des paquets de gâteaux et prit un lot de muffins. Ensuite, en guise de boisson, elle se prit une bouteille de lait à la fraise. Comme nous la dévisagions, elle s’énerva :
- Ne me regardez pas comme ça !
Elle prit nos articles et passa à la caisse. J’étais étonnée, je me serais attendue à ce qu’elle choisisse des aliments plus … plus communs, genre un sandwich et une bouteille d’eau. Mais après tout, c’était elle qui payait.
J’avalais la dernière bouchée de mon sandwich comme si je n’allais plus rien manger pendant des jours. Et qu’est-ce que j’avais mal aux fesses ! J’entendis Morgan remuer une fois de plus derrière moi, dans une tentative désespérée de trouver une position confortable pour dormir. Je consultais l’heure sur le tableau de bord : minuit et demie. Je posai mon coude sur le rebord de la vitre et soutins ma tête avec ma main. Je fermais les paupières.
" Il faut que je dorme maintenant si je ne veux pas avoir un rythme de vie trop irrégulier… "
Inconsciemment, la chanson qui passait sur la station de radio qu’écoutait Tabatha me berça. Je m’inquiétais du sort des garçons, dont nous n’avions pas de nouvelle depuis que nous les avions quittés le matin même, mais ne me souciais pas de répondre aux SMS incessants de mes parents. Pas envie. Pas assez de force pour ça.
Je m’endormis.
La première chose qui me frappa quand mon cerveau se remit en marche, ce fut le silence. Ensuite, le sentiment de chaleur. Pour avoir déjà dormi en voiture, je savais que je n’aurais pas dû me sentir aussi bien. J’ouvris un œil. Je remarquais aussitôt la couverture dont l’on m’avait recouverte. Un rapide coup d’œil par la vitre confirma ce que je soupçonnais déjà : nous étions arrêtées, sur le parking d’une aire d’autoroute. Je me tournais vers Tabatha. Elle dormait, une couverture identique à la mienne posée sur elle. Le spectacle était splendide. La reine ne dégageait rien, contrairement à d’habitude. Son visage affichait un air neutre, typique d’une personne endormie. Elle était tellement immobile qu’on aurait pu la prendre pour une poupée grandeur nature ou morte, néanmoins les légers mouvements de la couverture au niveau de sa poitrine affirmaient bien qu’elle respirait. Je m’aperçus que la reine avait des cils incroyablement longs. Je m’intéressais ensuite à mes camarades installées à l’arrière et ne pus retenir un éclat de rire. Jade affichait une expression terrible, entre le dégoût et la déception. Je mis ma main devant ma bouche afin d’étouffer mon rire. Tabatha se retourna, comme dérangée par mon vacarme. Sa couverture glissa dans son mouvement et je décidais de bien la lui remettre, pour qu’elle ne prenne pas froid. Mais au moment même où ma main frôla son épaule, elle ouvrit les yeux et m’empoigna le poignet, comme pour me le tordre.
- Aïe !
- Lilian ?
Elle me relâcha et se redressa sur son siège avant de passer une main dans ses cheveux. Je massais mon articulation endolorie. Etait-elle donc toujours sur le qui-vive ?
- Tu es complètement folle ! me murmura-t-elle. J’aurais pu te tuer !
- Tout de même pas …
- Bien sûr que si !
Elle me montra ce qu’elle tenait dans l’une de ses mains : les clefs de la voiture.
- Maintenant que je t’avais immobilisée, il ne me restait plus qu’à te l’enfoncer dans la gorge, jusqu’à te transpercer la carotide !
- Pardon ! m’excusai-je à voix basse. Je ne le ferais plus !
La reine se frotta les yeux puis consulta sa montre.
- Hum … Je vais recommencer à conduire.
- Ca fait longtemps que tu t’es arrêtée ?
- … Ca va, ça fait déjà cinq heures …
- A peine cinq heures ? ! Tu dois être complètement crevée !
Elle me fit signe de baisser d’un ton avant de désigner les deux autres passagères.
- Enfin … Il vaut mieux que tu dormes, attends encore au moins deux heures, lui conseillai-je.
Tabatha opina et remonta sa couverture jusqu’à son cou. Elle ferma de nouveau les yeux et se rendormit quasiment aussitôt.
Nous reprîmes la route environ deux heures et demie plus tard, après avoir été boire une boisson chaude au distributeur de boissons de la station. Je me dépêchais ensuite de répondre aux SMS de mes parents, leur inventant une rencontre amicale entre mes " amies " et l’oncle et la tante de Tabatha ainsi qu’une ballade prévue pour cet après-midi. Je leur promis de leur envoyer rapidement un autre message. J’espérais que celui-ci calmerait, un peu, leur crainte. Je décidais ensuite de prendre des nouvelles des cavaliers, de la tour et du roi.
" Alors, comment s’est passée cette première journée de route, hier ? " envoyai-je à Killian.
Je dus attendre un quart d’heure avant de recevoir une réponse.
" Bien. C’était drôle. "
" Comment ça " drôle " ? "
" Tu m’excuses, j’ai envie de dormir. A + "
… Qu’avaient bien pu faire les garçons hier ? Je craignais le pire. Il était bon de ne pas négliger le fait qu’Alexandre était dans leur groupe. Et je commençais à savoir que le cavalier attirait les situations … cocasses.
- Miami ! s’écria Morgan en milieu d’après-midi. Miami !
En réalité, nous n’étions pas encore arrivées mais c’était le premier panneau que nous rencontrions avec l’indication " Miami ". Et il vrai qu’après toutes ces heures de trajet, savoir que le but de notre voyage n’était plus loin était réconfortant. Je crus même voir Tabatha sourire.
Je n’en croyais pas mes yeux. J’y étais. J’étais dans les rues de Miami. Mon cœur battait à une vitesse folle. Mon excitation était à son comble. Nous étions en route pour l’hôtel où nous devions loger pendant tout notre séjour et j’étais impatiente de voir à quoi il ressemblait. Je me doutais bien qu’il serait certainement modeste – Tabatha avait précisé que nous nous rendions à Miami incognito – mais mon bonheur restait intact.
Nous nous rapprochions de plus en plus de la plage. Le bruit des vagues commençait à s’entendre et l’odeur de la mer devenait de plus en plus forte. La ville de Miami en elle-même n’était pas si belle que ça, je devais le reconnaître, mais tout son charme résidait dans son nom. Miami. Il était difficile de croire, en voyant toutes les habitations de béton, que la ville avait été construite sur un marécage, asséché par les hommes. Je tâchais de repérer des lieux de tournage de la série " Les Experts, Miami ", que j’avais suivi assidûment ces dernières semaines, quand j’avais encore du mal à réaliser que je serais bientôt dans cette même ville.
- Ah ! Nous y sommes, lâcha finalement la reine. Le Setaï.
- Le quoi ? s’étonna Jade.
- Le Setaï, c’est le nom de notre hôtel. Tu vois, c’est celui-là.
Elle nous désigna le gigantesque immeuble qui s’élevait devant nous. Je crus qu’elle plaisantait.
- Celui-là ?
Je tendis mon doigt dans la même direction que celui de Tabatha.
- Oui. J’étais ravie quand j’ai appris que c’était là que nous allions séjourner. Alice y est déjà aller et elle m’a dit que l’intérieur était splendide. Il faut dire que c’est un cinq étoiles, ajouta-t-elle, apparemment ravie.
- Un quoi ?
… Cinq … Cinq étoiles ?
Tabatha se gara et sortit son portable.
- Allô ? Oui, où êtes-vous ? (Pause) Comment ça, où nous sommes ? Devant le Setaï. (Silence) Quoi ? ! C’est une plaisanterie ? ! Qu’est-ce que vous avez fichu ? ! Je vous rappelle que les aces ont une base ici ! On a besoin de vous ! (Courte pause) JE M’EN FICHE ! DEPECHEZ-VOUS DE RAMENER VOS FESSES !
Elle raccrocha.
- Quel est le problème ? s’enquit Morgan.
- La bande de nuls qui nous accompagne n’arrivera qu’en fin d’après-midi ! Et c’est au nom de Stanislas qu’est la réservation … On ne nous laissera pas aller dans nos chambres tant qu’il ne sera pas là … Et c’est les garçons qui ont nos bagages …
Elle continua à grommeler, dépitée. Nous l’étions toutes.
- On … on peut aller se balader en les attendant …, suggéra Jade.
- Impossible. Je ne peux pas assurer votre sécurité seule. Tant que les garçons ne seront pas arrivés, nous ne sortirons pas de la voiture.
Sur ce, elle sortit un mp3, le sien, dans la boîte à gants, le mit en route et croisa les bras sur sa poitrine.
Je détachais ma ceinture et me tournais vers l’arrière, de manière à pouvoir discuter avec mes camarades en attendant.
- Dîtes, c’est quoi vos noms d’emprunt ? leur demandai-je. Il ne faudrait pas que je vous appelle " Morgan " ou " Jade " …
- Désormais, je suis Ivy Jensen ! m’apprit Morgan. C’est sympa, je trouve.
- C’est vrai. Moi, c’est Daisy Little. Et toi, Jade ?
- Mitsuki Ishikawa. C’est un nom typiquement japonais. Et puis, Mitsuki est un joli prénom. Il veut dire " pleine lune " !
A cet instant, Tabatha tiqua. Je compris que, mine de rien, elle nous écoutait.
- Je … je me demande qui a choisi les prénoms, poursuivis-je.
- C’est moi.
Tabatha retira les écouteurs de ses oreilles.
- On m’a confié la tâche de vous choisir des noms pour le séjour.
- Comment as-tu fait ? lui demanda Morgan.
La reine eut un sourire un peu méchant.
- C’est tout simple. La marguerite est une fleur banale. Quant à Ivy, c’est un hommage à Poison Ivy, l’une des méchantes de Batman.
Après un dernier sourire en coin, elle remit ses écouteurs en place. Tabatha avait réussi à plomber l’ambiance.
- Et Mitsuki ?
Mais elle ne m’entendit pas. Ou tout du moins fit semblant.
Quand le 4x4 pointa le bout de son pare-chocs, nous l’attendions toutes de pied ferme. Surtout Tabatha d’ailleurs. Nous attendîmes qu’il fut garé à son tour pour descendre – enfin ! – de la Mercedes. Nous nous précipitâmes sur lui, prêtes à faire comprendre à la gente masculine à quel point leur absence avait été douloureuse. Mais nous fûmes statufiées sur place quand nos compagnons sortirent de l’habitacle. Leur chemise était entièrement déboutonnée, leurs cheveux en bataille, leur air hagard et étrangement réjoui. Tabatha jeta un coup d’œil à l’intérieur du 4x4 et nous fîmes toutes de même. Le spectacle était répugnant : des amoncellements de détritus reposaient aux pieds des sièges, des restes de gâteaux et de chips trônaient dessus et on pouvait trouver des canettes de soda un peu partout. Alexandre et Killian se soutenaient mutuellement pour rester debout tandis que Stanislas et Malcolm ne pouvaient pas s’empêcher de rire.
- Vous savez l’heure qu’il est ? gronda Tabatha.
Le roi et le cavalier châtain éclatèrent de rire.
- Qu’est-ce que vous avez fait ?
- Ne t’énerve pas, Tabatha …, la pria Stanislas. On a fait aussi vite qu’on a pu …
- Aussi vite …, ricana Malcolm dans sa barbe.
- C’est sûr qu’on les a draguées vite ! renchérit le punk en guettant l’approbation de Killian.
- C’est sûr !
Les quatre garçons rigolèrent, en chœur.
- Donc, vous n’avez pas déboutonné vos chemises tout seul ? continua la reine.
- Bien entendu ! lui assura Alexandre, presque outré. Soyons raisonnable ! Quatre beaux jeunes hommes comme nous …
Nouvel éclat de rire général. Tabatha parcourut la courte distance qui la séparait des inconscients et leur colla généreusement une (violente) tape derrière la tête à chacun. Cela sembla les faire sortir de leur état second.
- Soyons clair : c’est la première et dernière fois que je me contente simplement d’une tape. La prochaine fois, je vous explose les côtes.
La menace sembla produire son petit effet car ils se redressèrent et remirent un peu d’ordre dans leur chevelure.
- Et rhabillez-vous ! leur ordonna-t-elle.
Comme de gentils petits garçons, ils s’exécutèrent docilement. Quand ils eurent fini, nous entrâmes, non sans une certaine émotion pour Morgan, Jade et moi, dans le hall du Setaï.
Le nez collé sur la vitre, je contemplais l’océan qui s’étirait devant moi. Elle était tellement bleue … Je n’avais qu’une seule envie : nager. Un remuement me fit sursauter et je me retournais. Il s’agissait de Morgan qui se réveillait. Elle se frotta les yeux et sortit de son lit. Elle me rejoignit.
- C’est trop beau …, souffla-t-elle.
Tout ce qui était ici était beau de toute manière. Le Setaï était une véritable splendeur. Dans le style asiatique, il présentait des jardins tropicaux, des piscines spectaculaires et une plage privée, entre autre. J’avais cru comprendre qu’il y avait également un spa, un solarium et centre de remise en forme, avec les massages et tout ce qui allait avec. Je n’avais cessé de m’émerveiller de tout ce que je voyais depuis notre arrivée, la veille. Quant à notre chambre, c’était (" évidemment ", comme l’avait dit Tabatha) une suite. La plus chère des trois types de suite disponibles au Setaï. Nous avions hérité, avec mes camarades, de la suite préalablement protégée par des sceaux divers et variés, posés par la Rook Guild avant notre arrivée. Comme la suite ne disposait que d’un seul lit deux places, l’une d’entre nous devait dormir dans le canapé convertible. Pour cette nuit, j’avais dormi sur la canapé, suite à un tirage au sort. Tabatha étaient avec ses cavaliers, les rooks étaient ensembles.
Notre suite était constituée d’une cuisine toute équipée, d’un salon agrémenté d’une salle à manger, d’une douche en granit noir (avec jacuzzi intégré) et d’une douche à " effet pluie ". Bien entendu, il y avait une télé, un mini-bar, un coffre-fort et de quoi écouter sa musique. Ce que je trouvais néanmoins le plus remarquable était la baie vitrée, située juste en face du lit, qui donnait sur l’océan. Quand je m’étais réveillée ce matin, j’avais cru rêver. Une fille de ma classe sociale n’aurait jamais dû avoir la moindre occasion de mettre un jour les pieds dans un hôtel comme celui-ci.
Ayant dormi dans le canapé, Morgan me céda le droit d’utiliser la baignoire, elle devrait se contenter de la douche à " effet pluie ". Je constatais que de luxueux produits pour le bain m’attendaient, comme si je n’avais pas déjà été suffisamment comblée. Si ça continuait comme ça, j’étais d’accord pour me faire poursuivre par les aces toute ma vie.
Quand je sortis de mon bain, Jade se réveillait doucement. Je l’invitais à se servir de la baignoire à son tour.
Vers neuf heures et demie, on frappa à la porte. J’ouvris. C’était Tabatha.
- Nash et les autres sont prêts. Ils voudraient que nous nous dépêchions de déjeuner pour profiter de la plage avant qu’il ne fasse trop chaud.
Je mis quelques secondes à me rappeler qui était Nash.
- D’accord ! Morgan finit se de préparer, elle ne devrait plus en avoir pour longtemps.
Comme pour confirmer mes paroles, Morgan sortit de la salle de bain, enchantée.
- Je ne suis pas contre être une victime toute ma vie …, soupira Morgan.
En attendant les doués, nous nous étions installées toutes les trois sur des banquettes disposées autour d’un point d’eau, en maillot de bain mais avec une serviette nouée sous les aisselles.
- Je me suis dit la même chose ce matin !
- Je ne veux pas …
Je me tournais vers Jade.
- Il y a un problème ? m’inquiétai-je.
- Non, non, non … Enfin, si, si on considère que … Nash est un problème.
Je compris immédiatement où elle voulait en venir. Alexandre n’allait certainement pas manquer de faire des réflexions à " Mitsuki " en maillot de bain.
- Pourquoi est-ce qu’on attend ici ? s’énerva Morgan. On pourrait plutôt aller réserver des places sur la plage.
- Juliet ne veut pas que l’on se déplace seules, objectai-je.
- Mais il y a déjà du monde sur la plage !
Je saisis son raisonnement, sous-entendu : les aces ne nous attaquaient plus en public. Tout comme la Rook Guild avant elle, l’Ace Guild prenait désormais soin de nous prendre à part. Elle apprenait.
- Dans ce cas …
Nous nous levâmes d’un bond et courûmes aussi vite que nous le pûmes.
La plage était essentiellement occupée par des quinquagénaires, des septuagénaires et des octogénaires. Je crus apercevoir quelques gens de notre âge mais sans être vraiment sûre. Nous étendîmes nos serviettes de plage, tout en conservant nos serviettes autour de notre corps, les regards lubriques que nous adressaient les hommes présents ne nous incitant pas à les retirer. Nous nous enduisîmes mutuellement de crème solaire, sur les zones non-couvertes par nos serviettes. Nous bavardâmes ensuite ( toujours nos serviettes sur le dos…), en attendant les doués. Nous nous étions mises d’accord sur le fait d’enlever nos protections seulement quand Tabatha serait arrivée – nous étions persuadées qu’elle ne laisserait pas impudemment quelques voyeurs la regarder comme ils le faisaient actuellement avec nous.
- Tout de même ! Qu’est-ce qu’ils fi …
La voix de Morgan s’étrangla alors qu’elle s’était retournée vers l’entrée de la plage. Je fis de même, suivie par Jade comme par toutes les femmes de la plage. Une bombe sexuelle venait d’être lâchée. Une bombe constituée de quatre garçons splendides, musclés tout en restant minces, aux sourires incroyablement charmeurs. Leur nom ? Au choix, Nash, Justin, Matt et Ian ou Alexandre, Malcolm, Killian et Stanislas. En maillot de bain. Je crus que plusieurs des quinquagénaires, des septuagénaires et des octogénaires allaient tomber dans les pommes. Quoique, moi aussi.
Ils s’installèrent à côté de nous, insensibles aux multiples regards incendiaires des femmes mûres.
- Pourquoi gardez-vous vos serviettes ?
- Hum …
Je leur murmurais aussi bas que je le pus la raison à notre comportement. Nash éclata de rire.
- C’est pas grave ! A l’eau !
Et sur ce, il enleva la serviette de Jade et la porta dans ses bras.
- Ha ! Non !
Il sauta dans l'océan avec mon amie et leur tête disparurent de la surface des flots. Quand ils remontèrent, Jade le frappait avec son petit poing.
- Ne m’approche plus jamais !
Elle se dégagea et regagna la terre ferme.
- Tabatha n’est pas là ? remarqua alors Morgan en s’adressant aux garçons restés sur la plage.
- Elle avait quelque chose à finir avant de descendre, lui répondit Justin (Malcolm). Elle ne devrait plus tarder je pense. Nash !
Justin se leva et, imité par Killian-Matt, rejoignit son partenaire dans l’eau.
- Bon, souffla Morgan.
Elle retira sa serviette, exposant ainsi son superbe corps de pom-pom girl aux regards pervers des vieillards. De plus, elle portait un minuscule bikini à étoiles bleues sur fond blanc.
- Qui comptes-tu séduire dans cette tenue ? plaisanta Stanislas.
Elle s’empourpra.
- Mais … personne !
Elle gagna l’océan et s’y enfonça jusqu’à mi-cuisse. Ne restait de notre groupe que Mitsuki et moi.
- Hé ! Mitsuki ! la héla Nash. Tu devrais prendre exemple sur Ivy et t’acheter un bikini toi aussi !
- Gna, gna, gna, pesta Jade. Mon une pièce est très bien.
Ian-Stanislas ricana et Mitsuki lui accorda un regard haineux.
- Et toi ? Qu’est-ce que tu fais encore ici ? Tu ne rejoins pas les autres sur la plage ? lui rétorqua-t-elle.
- Nager ne m’intéresse pas.
- Paolo !
Je me retournais en direction de la voix. Elle provenait d’un couple de retraité, de la femme en l’occurrence. Cette dernière ne paraissait pas très contente.
- Paolo !
Ledit Paolo était en ce moment même en train de reluquer, sans chercher à se cacher, une splendide créature qui venait d’arriver sur la plage. Je mis quelques secondes à réaliser qu’il s’agissait de Tabatha. Plus attirante que jamais avec son maillot de bain deux-pièces bandeau, je constatais que la reine avait plus de poitrine qu’elle ne le laissait deviner avec ses vêtements habituels. Quasiment à nu, je pouvais désormais affirmer que Tabatha Taylor était parfaite de partout. Je prêtais finalement attention à ce qu’elle traînait derrière elle : un impressionnant matelas gonflable de forme circulaire. Elle marcha jusqu’à nous puis siffla Nash, Justin et Matt, en pleine guerre sous-marine, avec Morgan qui riait aux éclats à côté. Ils rappliquèrent aussitôt.
- Je vous préviens, commença-t-elle. Ces deux premiers jours que nous allons passer à Miami correspondent à mes deux seuls jours de repos annuels. Il est hors de question qu’un ramassis de mômes me les gâchent.
Même si elle était tournée vers les nageurs, elle eut un regard appuyé pour Stanislas. Elle partit ensuite en direction de l’océan, toujours en traînant son matelas. A ce propos, voir Tabatha tenter désespérément de monter sur son matelas gonflable sans se mouiller est un des spectacles les plus comiques qu’il m’ait été donné de voir. Par contre, Morgan revint à terre à la suite de l’événement et s’assit à côté de nous avec un air passablement énervé.
- Qu’est-ce qu’il t’arrive ? s’inquiéta Mitsuki.
- Comment veux-tu que j’arrive à quoi que ce soit avec l’autre en maillot ?
Je n’osais pas lui demander ce à quoi elle espérait arriver.
- C’est une faute !
- Non, ce n’en est pas une !
- Pour toi, il est réglementaire de se prendre des balles en pleine face ?
Je massais ma joue endolorie, laissant Killian crier tout son soûl sur Alexandre. Nous étions en pleine partie de beach-volley, en fin d’après-midi. Un magnifique après-midi avec un beau couché de soleil. Je m’étais retrouvée dans la même équipe que " Matt ", " Mitsuki " et " Ian ", l’équipe adverse étant composée de tous les autres, à savoir " Juliet ", " Justin ", " Ivy " et " Nash ".
- Elle n’avait qu’à être plus rapide ! protesta Tabatha.
- Il est bon de signaler que nous avons deux handicaps et que vous n’en avez qu’un, plaida Stanislas.
En parlant de handicap, il voulait nous désigner, Jade, Morgan et moi.
- Quand on est nul, on est nul ! affirma Malcolm. Seuls les meilleurs gagnent !
- Mais tu lui as fait mal ! reprit Killian.
- Moi aussi, je me suis pris plein de balles ! répliqua le punk.
- Tu ne les sens même pas ! riposta la tour.
- Et alors ? Un coup est un coup.
La discussion aurait pu s’éterniser encore longtemps si Tabatha n’était pas intervenue.
- Peu importe. Je décrète que mon équipe a gagné.
Elle passa une main dans ses cheveux et tourna les talons, en direction de l’hôtel.
- Tu ne comptes quand même pas t’en tirer comme ça ? ! explosa Killian.
- Allez, ça vaut mieux comme ça …, lui dis-je pour le calmer. Je ne risque plus ma vie comme ça.
La tour continua à grommeler mais commença à ranger le matériel.
- Tu devrais te mettre un truc froid sur la joue, me conseilla Jade.
- Je voulais continuer à nager encore un peu, lui avouai-je. Ca devrait suffire à faire passer la douleur.
- Je t’accompagne.
- Moi aussi !
Morgan nous rejoignit et nous nous enfonçâmes dans l’eau bleue.
Nous nous mîmes dans la position de " l’étoile de mer ", qui consiste à se faire flotter, le ventre à l’air. De loin, nous devions avoir fière allure.
Je fermais les yeux. Je vivais en plein paradis.
- Ca fait bizarre de se dire que c’est le dernier jour, lâcha Mitsuki.
Je rouvris soudainement les yeux, paniquée.
- Mais nous ne sommes que le 13 Juin ! m’écriai-je.
Je perdis l’équilibre et bus la tasse. Je me rétablis sur mes deux jambes. Jade fit de même, ainsi que Morgan, l’air attristé.
- Justement … cela fait déjà deux jours que nous sommes ici …
La réalité me rattrapa.
Demain, Tabatha et les autres commençaient leur enquête sur l’Ace Guild.
Lexique
Angus et Malcolm Young : Angus Young et Malcolm Young sont les créateurs du groupe de rock AC/DC. Alexandre voulait profiter du fait que son ami et la star portent le même prénom.
"La marguerite est une fleur banale" : en anglais, "marguerite" se dit "Daisy", le nom d'emprunt de Lilian.
Et voilà ! Voilà Miami ! J'ai beaucoup détaillé le voyage en voiture parce que moi, quand on me parle de voyage, je pense immédiatement au trajet et c'est une étape que j'aime beaucoup, car associée dans mon esprit aux vacances.
L'action devrait revenir au prochain chapitre ;)
Allez faire un tour dans le module "Annexe", sur la page "Le Setaï". Vous y trouverez des photos de l'hôtel pour vous le représentez (cari il existe vraiment !).